Rinatu Frassati est un jeune réalisateur de 29 ans originaire de l’Ile-Rousse en Corse. Il partage sa vie professionnelle entre l’Île de Beauté, Paris et l’Italie. Les Exilés est son premier court-métrage de fiction en tant que réalisateur. 

rinatu frassati

Après son Baccalauréat, il suit les enseignements de l’ESEC à Paris afin de devenir assistant-réalisateur. Une fois son diplôme en poche, il enchaîne jusqu’en 2013 plusieurs expériences sur des tournages de courts et longs-métrages, téléfilms, documentaires, publicités et clips vidéo. Il a l’occasion de travailler pour des productions françaises et internationales à travers des tournages en France et en Italie, en langues française, anglaise et italienne.

Il effectue une première expérience de réalisation à sa sortie de l’école en 2008 pour une commande à propos d’un documentaire de 52 minutes sur le festival Calvi on the Rocks diffusé sur France 3 Corse. Il y occupe les postes d’auteur, réalisateur et monteur.

En parallèle à sa vie sur les plateaux, il poursuit un Master Universitaire de Recherche Cinématographique, sous la direction de Jean-Loup Bourget et d’Alexis Blanchet, obtenu en 2012 à l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle.

Film présenté lors du festival :

Les Exilés

Extrait de la note d’intention de l’auteur

« J’ai plongé dedans quand j’étais tout petit. Le Cinéma. Depuis, je n’en démords pas, je veux réaliser des films. C’est la seule chose qui compte. Après plusieurs années comme assistant-réalisateur, j’ai décidé de franchir le pas. Je n’ai pas souhaité me précipiter et j’ai attendu de trouver l’histoire qui me tenait le plus à cœur, qui provenait d’un besoin profond.

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Si j’aime infiniment le cinéma, j’aime tout aussi passionnément mon île natale, la Corse, et son histoire. Les deux se devaient d’être profondément liés pour ce 1er film. Il ne pouvait en être autrement. (…) En écrivant Les Exilés, j’ai bien conscience de commencer par le plus dur: film d’époque en costumes, plurilingue, de nombreux décors et un métrage de plus de 15 minutes. Mais n’est-ce pas là le but d’un court-métrage? Prendre des risques, partir à la recherche de son style et expérimenter avec panache!

J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour les cinéastes qui ont consacré une grande partie de leur œuvre à leur région ou à leur ville : Martin Scorsese et New-York, Robert Guédiguian et la Provence, Yazujiro Ozu et Tokyo, Francesco Rosi et la Campania etc. En m’inspirant de ces glorieux exemples, j’ai voulu transmettre l’amour d’un lieu, d’une communauté, d’une culture, d’une langue, afin de construire une histoire à la résonnance aussi locale qu’internationale, qui parle du présent tout en embrassant des thèmes intemporels. La Corse a cette force de pouvoir être universelle dans sa singularité, de pouvoir toucher chaque individu comme si c’était son propre foyer. C’est une île de mélanges, une île d’histoires, une île de fiertés. C’est un lieu où se cristallisent tant de débats cruciaux et moraux, à l’échelle de la région comme à l’échelle européenne.

Dans son article sur la crise de l’éducation, Hannah Arendt écrit que l’on vit « dans un monde plus vieux que nous. Et si l’on veut construire un avenir à ce monde, il faut créer. Mais pour être créateur, il faut d’abord être héritier. » Le cinéma d’aujourd’hui est souvent rongé par ce mal de fabriquer à la chaîne des créateurs sans héritage. D’où ma volonté encore plus forte de réaliser Les Exilés, écrit avec la connaissance d’un héritage et dans l’espoir de lui donner un avenir. »