Drame social coréalisé avec Darragh Carey qui évoque le choc des classes et les dangers des technologies de communication. Entrevue.

Brixton Tale, un drame londonien entre une fille et un garçon. Une approche intéressante de l’identité, à travers le prisme d’un écran de caméra, car au fond l’actrice principale du film c’est la caméra. On vous dit tout mais sans spoiler.

C’est l’histoire d’une jeune fille blanche, issue d’un milieu considéré comme aisé qui rencontre un garçon de couleur, jeune immigré et issu d’un milieu ouvrier. Notre artiste en herbe, Leah, suit secrètement Benji dans le quartier animé et multiculturel de Brixton, au sud de Londres, en le filmant.

Toutes les occasions sont bonnes pour faire de l’image. Au fur et à mesure du film, Leah n’est – elle pas tout simplement en train de faire preuve de voyeurisme à l’insu du jeune Benji, – pourtant consentant mais ignorant de la tournure que peuvent prendre les évènements – qu’elle prend pour cible en toutes circonstances ?

Poussée par sa tante qui lui promet de projeter son film dans sa galerie, Leah va toujours plus loin, la caméra vissée au poing : balades dans la ville, discussion entre jeunes du quartier qui peuvent rapidement tourner à l’échauffourée, soirées où l’alcool et la cocaïne règnent dans les milieux aisés d’une jeunesse avide de sensations fortes… tout est prétexte à être filmé, monté, arrangé pour être enfin montré et accéder ainsi à un moment de gloire fugace mais réel.

Sauf que tout repose sur une histoire shakespearienne, ou le drame, l’amour, la trahison et le mensonge révèlent la fracture sociale dans ce quartier londonien cosmopolite qualifié de tendance, selon que l’héroïne sera puissante ou misérable. Ce film évoque le choc des classes et les dangers des technologies de communication.